Quelles sont les tâches des ingenieurs logiciels qui gagnent 500K$?

Quel genre de tâches ou compétences les rendent si précieux? Et comment pouvez-vous reproduire ce succès?

Traduit de l’anglais par Lamine Kane , avec mes remerciements particuliers pour lui.


Avant-propos:
Ceci est un commentaire sur un article de Business Insider à propos des programmeurs qui sont payés 500 mille dollars par an chez Google. Cette question a été posée sur le site Quora . La réponse qui suit a été lue et partagé un demi-million de fois et a été re-publiée par le magazine Forbes .

Divulgation: Je suis un ex-Googleur. Cette réponse que je donne ici n’est pas celle de Google.

Pour répondre, je dirai d’abord que la prémisse de la question est quelque peu erronée du fait que les 500 mille dollars en question n’y sont pas garantis pour tous les ingénieurs. Comme le mentionne l'article, il s'agit d'une combinaison de salaire et d’unités d'actions restreintes (UAR).

Pour expliquer ce que vous devez faire pour arriver à gagner 500 mille dollars par an, permettez-moi une analogie.

Si vous êtes un travailleur dans un village et que vous fournissez de l'eau audit village, vous devenez précieux aux yeux de ses habitants. Il y a deux types de ce genre de travailleurs:

Le travailleur de type 1: Il prend un ou deux seaux vides, va au lac d'eau douce, remplit les seaux d'eau, revient au village et rend ainsi une bonne vingtaine de personnes heureuses. Il arrive à boire de cette eau le long du chemin et à son arrivée, il emmène un peu de cette eau chez lui.

Le travailleur de type 2: Il ne se contente pas seulement de sa contribution d'eau qu'il peut apporter au village. Au lieu de prendre un seau, il saisit une pelle et un verre puis disparaît. Pendant ce temps il creuse un ruisseau partant du lac vers le village. Souvent, il déçoit les gens pour être revenu de plusieurs semaines de travail avec un verre vide. Mais les anciens du village, pour une raison ou une autre, croient en lui et veulent le garder (et lui jettent un os de temps à autre pour qu'il ne s'affame pas).

Un jour, tout d'un coup, il se présente avec un ruisseau d'eau qui coule en permanence du lac vers le village. Il met ainsi les travailleurs de type 1 hors de travail. Ces derniers devront désormais aller chercher une autre activité ainsi qu'une autre équipe avec qui travailler.
En fonction du contrôle qu’il a sur ce flux d'eau, le travailleur de type 2 obtient, de droit, une bonne partie de cette eau. Parce que le village veut acquérir et intégrer ce flux d’eau, il compense le travailleur de type 2 à hauteur du control qu'il a sur ce flux d’eau. Généralement la compensation est faite sous forme de terre ou quelque chose dans le genre.

Les Médias observent le travailleur de type 2 et sa réticence à se départir de sa richesse accumulée en échange de sa valeur ajoutée pour le village (richesse, dont le paiement est souvent échelonné sur plusieurs périodes, également connue sous le nom de menottes dorées); et ils le présentent de telle sorte que tout se passe comme si un autre village a tenté de le courtiser mais a rencontré une résistance inattendue. L'impression qui en résulte, dans l'esprit des travailleurs de type 1, apparait comme une inégalité salariale (voir la vidéo en bas). Car les travailleurs de type 1 attendent une rémunération égale au même temps passé au service du même village.

L'instigateur du ruisseau d'eau sur la plage

Permettez-moi maintenant de vous raconter une histoire vraie. J'étais dans la baie de Monterey pour le nouvel an cette année. J'étais debout là avec ma femme, regardant un jeune homme qui venait de commence à creuser un trou. Ma femme appréciait l'ambiance générale de la plage, où tout le monde était occupé à autre chose que le gars. Je l'ai pointé du doigt du haut de la place d'observation où je me trouvais et dit à ma femme "Regardes, dans 30 minutes, toutes ces personnes seront en train de creuser pour ce mec." Trente minutes plus tard, il avait réussi à creuser une petite digue du fossé de son château de sable vers l'océan. L'eau devait venir de l’amont, de l'océan, pour remplir son fossé. Il était alors occupé à modifier la pente de la digue pour que l'eau puisse parvenir au fossé. A 5 minutes, les enfants qui observaient à coté avaient commencé à creuser avec lui. A 10 minutes, quelques adultes avaient commencé à creuser. A 15 minutes, des étrangers timides avec des caméras à la main avaient commencé à creuser. En 60 minutes, un travailleur de type 2 avait réussi à inspirer 15 travailleurs de Type 1 à creuser un courant d'eau.

Voici la photo que j'ai prise du projet achevé pour toujours commémorer mon pari sur le pouvoir d'un individu. Le gars avec le seau violet est l'instigateur, vous ne le sauriez pas en regardant juste la photo.



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Le détail négligé est qu'à sueur égale on n’a pas toujours une récompense égale. Le travailleur de Type 2 était prêt à briser certaines règles, devenir un paria, souffrant de la faim pendant une période indéterminée pour créer un flux automatisé de richesse pour le village. Le travailleur de Type 1 s'attend à "être payé" la même récompense en s'acquittant des tâches qui lui sont confiées. La prémisse de ce raisonnement ne donne pas les résultats escomptés. La principale différence est la prise de risque sans garantie.

On peut dire que presque tous les pionniers du village (dans ce cas Google) étaient travailleurs de type 2 s'assoiffant pendant des années avant d'établir le flux de milliards de dollars. Les personnes qui ont les plus grands nombres unités d'actions restreintes sont ceux qui:


  1. Dès les premiers jours, étaient responsables de la création d'une valeur de base

  2. Ont créé accidentellement une nouvelle valeur découlant d'un projet parallèle et qui s'est avéré utile

  3. Sont acquis en tant que start-up de création de valeur

  4. D'une certaine manière (peu probable) ont un monopole sur un savoir-faire de création de flux de valeur

Les autres types de personnes à obtenir ces genres de bonnes affaires sont les enfants qui ont notre imagination et qui réussent à vendre beaucoup d'article de type "Business Insider".


L'entretien refusé qui a coûté 19 milliards de dollars

Chaque cœur chante une chanson, inachevée, jusqu'à ce qu'un autre cœur réponde en murmurant.
Platon

Merci pour le soutien énorme pour article. 120,000+ vues, Quora est incroyable !

Un certain nombre d'intervenants ont indiqué qu'ils ont du mal à comprendre cette parabole dans le cadre de leur réalité. Certains ont remis en question la tactique de négociation entre le salarié et l'entreprise afin de garantir le niveau de fonds propres qui serait nécessaire pour payer un tel revenu. D'autres ont même accusé la parabole de ne pas répondre à la question réelle. La plupart de ces commentaires sont en train de voir le monde avec le même état d’esprit que le travailleur de type 1 qui cherche toujours à se "faire payer".

Alors laissez-moi vous raconter une autre histoire, une semaine après avoir écrit ce qui précède. Peut-être que ce sera un peu plus concret.

En mai 2009, un travailleur de type 1 postule pour un emploi chez Twitter. Sa demande est rejetée. En aout 2009, il postule pour un emploi de type 1 chez Facebook. Sa demande est de nouveau rejetée. Il décide alors de se mettre sur une "aventure" et commence un travail de type 2. C'est à dire creuser un flux de revenu provenant du lac des besoins de communication de l'humanité vers le village des boîtes à paroles dont la manifestation est incarnée par les deux entreprises qui avaient rejeté ses demandes de travail de type 1.

Sur le chemin, quand lui et un autre ami creusent le flux, leur groupe augmente jusqu’à 55 personnes. Ainsi les anciens d'autres villages leur jettent quelques os, 250 mille dollars au début puis 8 million de dollars et finalement 50 millions par Sequoia Capital quand ils ont su que le flux allait évidemment réussir.

Trois heures avant ce moment même où j'écris ceci, CNN annonce que ce flux des travailleurs de type 2 "est acheté par Facebook pour 19 milliards de dollars" (Milliard avec un grand M).

Facebook vient d'acheter WhatsApp. Et Brian Acton, après avoir passé cinq ans à «creuser un flux de revenus" pour les affaires de Facebook, est maintenant détenteur d'une part du capital de Facebook, une entreprise qui lui avait auparavant refusé une demande d'emploi.

Ses tweets datés de 2009 avant qu’il commence à "creuser" disent:

J'ai été refusé par Twitter. Pas de soucis, ç'aurait été un long trajet.

Facebook m'a éconduit. C'était une excellente expérience pour moi d'avoir croisé des gens fantastiques. Dans l'attente de la prochaine aventure de ma vie.

Pensez-vous que ses 55 employés devront négocier des salaires de 500 mille dollars à Facebook? Ou pensez-vous que Facebook va être forcé de leur attribuer de gros salaires ainsi qu'une part de son capital de peur qu'ils ne décident de foutre le camp une fois leurs chèques reçus ?

Le travailleur de type 2 n'a pas à comparer ou négocier son salaire, parce qu'il ne vend pas un service au village (société). Il lui vend un flux de richesse qui a été négligé. Le village n’a pratiquement pas d'autre choix que de l'indemniser en fonction de la valeur de la richesse qu'il apporte. Cette richesse peut faire l’objet d'un échange qui ferait l'affaire des deux cotés. (Voir la remontée des actions de Facebook)

La question n'est pas de savoir si on fera une bonne affaire ou pas. Il s'agit de savoir si ce village acceptera de s'asseoir de l'autre côté de la table lors de la négociation de l'affaire. Et quand il y a de l'eau pour le village, les zéros supplémentaires devant le symbole du dollar sont considérés comme une nécessité négligeable.

Par Amin Ariana, un entrepreneur de logiciels dans la Silicon Valley.

Amin A.

Written by

Amin Ariana

A software entrepreneur from San Francisco

Special thanks Lamine K.